Une poésie de cristal. Une grande poésie déjà évidente. Pierre Garnier, 1990 Préface au recueil “Les Parfums Vagabonds”. Adoubé à 20 ans par deux poètes majeurs des avant-gardes du XXe siècle, le français Pierre Garnier (1) et le catalan Joan Brossa (2), Jean-Sébastien Leblond-Duniach compose depuis une œuvre singulière, vaste et foisonnante, explorant incessamment de nouveaux territoires poétiques. A l’origine, et c’est l’épine dorsale de l’œuvre, la poésie sous sa forme coutumière : des vers sur la page, des poèmes composant les recueils. Les poèmes sont souvent d’une extrême brièveté. « Ce sont d’abord des étincelles de poésie pure, d’autres diraient des gouttes de poésie pure » écrira Garnier. La condensation des poèmes rappelle celle du Haï-Ku, à ceci près que leur enchaînement traduit une progression narrative : les recueils constituent ainsi autant de suites poétiques. Autour du vers et de la poésie lisible, se déploie une « œuvre-monde » selon les mots de Brossa. Les lettres sortent du rang, se soustraient aux règles typographiques ; les poèmes s’évadent de la page comme les y avaient invités le « Coup de dés » de Stéphane Mallarmé et les avant-gardes poétiques du XXe siècle (Futurismes russes et italiens, Dada, Surréalisme, Lettrisme, Poésie Concrète, Spatialisme...). Au delà de la lisibilité, les œuvres se mettent en quête de l’émotion et du fait poétique par tous les moyens offerts par le langage, mobilisant ses ressources prosaïques, visuelles et sonores. Elles s’inscrivent et se déclinent sous de multiples formes : œuvres murales, vidéographiques, scéniques, multimédia, performances (poèmes action), poèmes objets, poèmes et dispositifs sonores... Les installations constituent des dispositifs scénographiques combinant ressouces textuelles, graphiques, vidéo, sonores ou multimédia. Une poésie puissante, riche et inventive, marquée du sceau de la grandeur. Joan Brossa, 1991